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 Contes de noël

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Garcian
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MessageSujet: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMer 21 Déc à 23:09

Bon, je créé un topic pour ça, après tout on s'en bat l'oeil.

C'est parti. En premier le texte de Vinoco, puis le mien, puis celui de Couet (malheureusement, elle a inséré une image immettable ici sleep).
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Garcian
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMer 21 Déc à 23:13

« Lorsque la neige envahit ton jardin », disait mon père, « elle ensevelit tous tes problèmes. »

Rien de plus vrai, papa, rien de plus vrai.

Ce fut mon sentiment en regardant les flocons s’amonceler infiniment lentement sur les restes de mes plantations de l’été. Je finis par éteindre la puissante lampe de la cabane à outils pour ne laisser qu’à la pleine lune le soin d’éclairer ce calme spectacle qu’est la descente de virevoltants flocons. Face à mon reflet, je parlais, seul.

Avec celui-là s’envole ma dépression. Avec cet autre disparaît le souci de mon licenciement. Je l’aimais, mon travail.

Cependant, même une heure passée à contempler la neige tombant continuellement n’aurait su me faire oublier mon plus récent drame ; seule la nuit entière, sous des étoiles cachées par des millions de diamants dansants, devait me faire perdre le goût amer du départ de ma femme, partie avec nos enfants. Et dans le cas où la nuit n’aurait pas suffi, l’alcool l’aurait aidée. D’ailleurs, il l’aida.

Pitoyable, je suis pitoyable.

Mais ces problèmes, d’une banalité affligeante pour quiconque ne les a pas subis, me donnèrent le sentiment d’être unique parmi les autres.

Oui, cela arrive à beaucoup de personnes, mais nom de Dieu, pourquoi avait-elle voulu partir ? Ah çà ! Vivre aisément n’était pas pour lui déplaire, et elle en devenait tendre, voire aimante, parfois ! Une robe faisait oublier une moquerie, des boucles d’oreille supprimaient les conséquences d’une dispute, et une bague me garantissait toute son attention durant la nuit suivant le cadeau… Que la vie était facile…

Et, du jour au lendemain, je perdis mon emploi, ma bonne humeur, l’affection vénale de ma femme et la sympathique indifférence filiale de ma progéniture. Il ne me resta rien, sinon quelques biens et un compte encore fourni. Cependant, ma femme voyait toujours l’existence à long terme, et sut que son train de vie ne resterait pas longtemps celui d’avant.

Avait-elle monté les enfants contre moi ? Avaient-il hérité ce caractère de leur mère ? Ils auraient agi de leur plein gré ? Quelle importance, maintenant. Aucun n’est plus là pour répondre.

Mon inactivité me mena à la dépression. Comment retrouver un emploi à mon âge ? Ma famille aurait dû m’aider à supporter cela mais ne fit au contraire que me le reprocher.

Alcoolique ? Mais non, pas vraiment ! Je redécouvre juste les plaisirs des bons vins, j’ai le temps de les déguster, nombreux et variés, à présent. La neige ne tombait pas encore quand c’est arrivé, elle ne pouvait pas m’aider à porter ce sale fardeau !

Je brisai mon verre dans l’évier, devant la fenêtre donnant sur le jardin blanchissant, et commençai à boire à même la bouteille, tout en essuyant la buée que produisait mon haleine chaude sur la vitre. Il me fallait absolument continuer à voir la neige, qui tombait avec toujours plus d’ardeur, totalement désordonnée.

Foutue femme ! Pourquoi ne pas l’avoir quittée avant ? Je la désirais, moi… Trop. Mais tous ces bijoux, toute cette camelote n’auraient-ils pas dû acheter sa tendresse pendant encore quelques années ? Non ! Insatiable… Détestable… Foutue femme… Enfants ingrats ! J’aurais tout fait pour eux, même si je n’avais rien en retour !

Chaque nouvelle bouteille vidée se vit jeter dans l’évier, se brisant à grand fracas dans une explosion de morceaux de verre.

Ah çà ! Il est facile à briser, le verre ! Il était facile à briser, mon cœur ! Elle l’a vidé et l’a jeté comme ça : là ! Et j’étais ivre d’elle, et j’ai trop senti la douleur, et c’est trop vide…

Soudain, je la vis marcher sur la neige, dehors, ses cheveux immobiles malgré le vent infernal qui faisait tournoyer les flocons en changeant incessamment de sens, plaquant au sol des nuées immatérielles sous une lune blafarde entourée de noirs démons.

C’est toi ! Tu es revenue ! Tu m’as manqué… Je te hais ! Mais non… Je vois bien que je délire. Tes cheveux… tes pas… tu flottes dans la tempête sans laisser de trace. En es-tu revenue pour me punir ? Tu étais allée si loin ! Et moi ? Suis-je… suis-je allé trop loin ? Moi… ?

Brusquement, en pleurs, je tirai le rideau de la fenêtre. Je ne pouvais plus supporter de regarder ces sombres amas blanchâtres sous lesquels je savais reposer les cadavres de ma femme et de mes deux enfants, mes plus tendres soucis, mes amours et ma haine.

« Lorsque la neige envahit ton jardin, elle ensevelit tous tes problèmes. »

Assurément, papa, rien de plus vrai.
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMer 21 Déc à 23:14

Je fais un rapide tour de mon appartement pour être sûr de n'avoir rien oublié. Dans la cuisine, je prends mon portefeuille qui était posé à côté du grille-pain, que j'avais d'ailleurs oublié de débrancher. Je sors de la cuisine, traverse la salle de bain en suivant les canalisations qui libèrent un doux parfum d'abricot jusqu'à l'entrée. Un dernier regard vers le salon, et je sors.

Dès mes premiers pas dans l'avenue Ennio Morricone, je tourne mes yeux vers le bureau de l'administration du climat, à l'intérieur duquel je vois des centaines de petits fonctionnaires courir et s'agiter comme des fourmis emportées par une tempête. Du toit s'échappent des rayons de soleil, du vent, des nuages et un éclair de temps en temps. Je regarde un petit nuage arriver derrière moi et me suivre jusqu'à la rue Baudelaire, que j'emprunte. Le petit nuage poursuivra sa route en ligne droite.

Un vent frais souffle sur moi alors que j'avance dans cette rue. Il me murmure à l'oreille que noël approche ; j'ai déjà entendu plus original. Le ciel doré est également annonciateur de la saison, de même que les bouches d'aération près desquelles on croirait entendre les voix d'enfants des chorales. En passant devant une ruelle, j'aperçois des chats se préparant à dresser une guirlande électrique sur les toits.

Les commerces de la rue Baudelaire sont en effervescence, comme toujours en cette période de l'année. Je salue le marchand de bonnes nouvelles et de petits tracas, puis j'entre dans le magasin d'argent. L'intérieur est spacieux mais vide, à l'exception de trois chaises de velours, une fontaine en forme d'aigle et un comptoir marbré cachant à peine un vieil homme aux doigts rendus bleus par les effets du temps. Je me dirige vers le comptoir et attends que l'homme remarque ma présence.

_Que puis-je pour vous ? dit le vieillard.
_Bonjour, j'aurais besoin de 200 nimeros pour mes achats de noël.
_Je ne fais pas au-dessous de 500, monsieur.
_Ah... je vous assure pourtant que je ne compte pas dépenser...
_Suivant, s'il vous plaît.
_Bon, bon, d'accord, j'en prendrai 500, dis-je, dépité.
_Signez ici. Voilà vos 500 nimeros.

Je prends l'argent, si ennuyé que j'en oublie de répondre au ruminement du marchand en quittant le magasin. Je me dis que tant pis, que je trouverai bien un usage à cet argent. Cinq minutes plus tard, je n'y pense plus et mes pas me dirigent vers le boulevard Lovecraft. Mais, alors que mes pas foulent le trottoir propre et mou de mon quartier, une boutique attire mon attention. Des empilements de livres de tous âges sont visibles au travers de sa vitrine, et les caractères argentés de l'enseigne "BOUQUINERIE" se détachent tant du fond acajou que l'on a l'impression qu'ils vont jaillir de leur support et envahir la rue. Je ne peux m'empêcher d'entrer, et, à peine le seuil franchi, je reconnais l'unique personne se trouvant dans le magasin, vêtue d'un élégant costume sombre et cherchant un quelconque volume à la lettre M de son étalage, perchée sur un escabeau.

_Bonjour... excusez-moi, j'espère ne pas vous avoir effrayé.
_Non, du tout, j'ai déjà essuyé des menaces de mort, vous savez.
_Je sais, monsieur Eastis. J'ai assisté à votre conférence, à Londres, en juillet dernier.
_Ah, je ne savais pas que vous m'aviez reconnu. Heureusement que les haches de la sécurité ont arrêté ce mannequin avant qu'il ne se fasse sauter, c'est ce qu'on appelle avoir de la chance.
_Je ne vous le fais pas dire. J'espère que cela ne vous empêchera pas d'écrire, j'aime beaucoup ce que vous faites.

Brent Ellon Eastis rit en entendant ces paroles. Je ris également, par prudence.

_Je suis heureux d'entendre cela. Je n'ai pas l'intention de m'arrêter en si bon chemin, mes jours sont comptés de toute façon, autant les utiliser intelligemment.
_On ne peut pas avoir de la chance tout le temps, réponds-je en riant, cette fois de bon coeur. Dites-moi, puisque je vous tiens, est-ce qu'ils vendent votre dernier livre, ici ? Le vendeur d'argent m'a donné plus que je ne voulais et j'aimerais en profiter pour me faire plaisir.
_Le magasin est à moi, rétorqua Brent d'une voix plus sérieuse. Et oui, je vends Belts. D'ailleurs, vous avez de la chance, c'est mon dernier exemplaire en rayon.

En entendant cela, je devine la présence d'un sourire me barrant le visage. Finalement, les 300 nimeros supplémentaires m'auront au moins servi à ça.

_Je vous le prends, dis-je, enthousiaste.
_J'espère qu'il vous plaira, répondit l'écrivain en me tendant un livre que je ne l'ai pas vu sortir. Au moins plus qu'à la censure.
_Cela ne me sera pas difficile. Combien vous dois-je ?
_70 nimeros. Normalement, c'est 90, mais je vous aime bien.
_C'est très aimable à vous. Merci encore, et passez de bonnes fêtes !
_Je serai déjà heureux en ne faisant que les passer, cher client. Bonnes fêtes à vous aussi.

Je sors de la bouquinerie, un sac contenant mon achat en main. Ma joie est interrompue par un jeune homme qui me bouscule en courant vers le boulevard Lovecraft, alors que je regardais pleuvoir les premiers tracts publicitaires de la journée. Je remarque alors qu'il n'est pas seul à courir, d'autres piétons le suivent. Inquiet, je consulte ma montre. Impitoyablement, celle-ci m'apprend que je suis en retard pour l'ouverture du Grand Store: le rush a déjà commencé.

"Oh non."

A cet instant, c'est mon marathon qui commence. Je trace ma route à toute vitesse vers le boulevard Lovecraft, que j'emprunte. Une vision d'horreur me saisit alors.

A quelques centaines de mètres de moi, au croisement du boulevard Lovecraft et de l'avenue Fincher, le Grand Store irradie plusieurs pans des immeubles voisins de ses lumières rouges et vertes, écrasant la marée humaine qui montait à ses pieds. Autour du toit, sur des corniches transparentes, des vigiles tirent tantôt des balles de caoutchouc, tantôt des fléchettes anesthésiantes, tantôt des cartouches sur des personnes tentant de fuir avec des cadeaux dans les bras, dans une ambiance manifestement festive. Je n'ai d'autre choix que de m'avancer vers ce chaos de chair et de vêtements déchirés, avec un vague espoir de je-ne-sais-quoi derrière l'esprit.

Tandis que j'avance dans le boulevard souillé par les cadeaux perdus, les corps sans connaissance ou sans vie et les tracts tachés de sang, je fais mentalement l'inventaire de ce que je dois acheter. Je ne fréquente pas beaucoup de monde au quotidien, ayant peu de contacts avec mes collègues et encore moins avec ma famille. Cela présente au moins l'avantage de connaître des lendemains de fête avec un portefeuille pas encore vide. J'ai donc prévu d'acheter une ancienne statuette pour Vicente et des disques de Duke Ellington pour Emily, sa fille. La femme de Vicente a disparu sans laisser de trace il y a quelques années et le dernier cadeau, un jeu vidéo, est pour Marianne, avec qui je sors. Je renonce aux autres achats prévus, majoritairement constitués de provisions, avant de me fondre dans la masse agglutinée à l'entrée du Store. Un peu avant que je parvienne à entrer, les vigiles précipitent un client sur la foule depuis le toit de l'immeuble, en blessant probablement les quelques personnes s'étant trouvées au-dessous.

A l'intérieur du bâtiment, la situation n'est guère plus réjouissante, même si la foule est moins dense. Au centre de la vaste galerie vaguement carrée trône un immense arbre de noël, atteignant presque le plafond de faïence, et entouré de sphères lumineuses de dimensions et de couleurs différentes tourbillonnant à des vitesses souvent catastrophiques, sans toutefois altérer véritablement la faible lumière artificielle orangée dans laquelle baignent les lieux. Les frêles tiges de métal le soutenant semblent vaciller, mais en réalité il n'en est rien. Les sept étages suspendus de la galerie sont pris d'assaut par des centaines de clients, certains préférant les atteindre à l'aide des cordes qui les relient ou des poteaux obliques qui les soutiennent que par les interminables escaliers en colimaçon. Mais ceux qui choisissent ces voies sont aussi les premiers à se faire bousculer et à tomber sur la foule grouillante au rez-de-chaussée. Parfois, on voit les vigiles se frayer violemment un chemin dans la masse pour atteindre les fuyards et les rattraper la plupart du temps, avant de les battre ou de les éliminer sur place, ou avant de les emmener malgré leurs protestations. Les haut-parleurs débitent des phrases inaudibles au milieu du brouhaha général de rires, d'insultes, de râles et de hurlements, aussi j'imagine que personne n'y prête véritablement attention.

Je n'ai plus le choix, les portes ont été fermées derrière moi. J'emprunte donc un escalier voisin en me tenant le plus éloigné possible du bord, tout en conservant la possibilité de monter sans me cogner la tête à chaque marche. Les sphères autour de l'arbre semblent accélérer leur mouvement, ce qui ne me rassure guère. Je me dépêche donc d'atteindre l'étage des disques (j'ai choisi de commencer par là car je savais que l'agitation aurait lieu du côté des CDs plutôt que de celui des vinyles), où je distingue les stands de plusieurs maisons de production. Parfois, un présentateur accompagné d'une vedette vante les mérites de son label face à une foule déchaînée, les débordements étant rapidement contrôlés par des vigiles armés d'Uzi. La plupart des vedettes présentes étant interprètes de chants insupportables à mes oreilles, je me dirige rapidement vers l'étage des jeux après avoir trouvé le lot de disques que je cherchais.

Deux étages plus bas, ma quête s'avère nettement plus difficile. Les joueurs sont particulièrement échauffés, à un tel point que le rayon des jeux semble avoir viré à la bataille rangée entre partisans des différents constructeurs. Je me hâte de gagner le camp possédant le jeu que je cherche, esquivant au passage le lancer d'une lourde console par un adversaire. La console était si lourde qu'elle en a même traversé le sol de l'étage, et également celui des étages inférieurs, d'après les bruits qui me sont parvenus, écrasant sans doute quelques têtes au passage. Apparemment, les vigiles ont abandonné cet endroit. Je remarque que le joueur accroupi à côté de moi s'apprête à lancer le jeu que je souhaite vers un camp adverse, mais je l'intercepte à temps et lui donne une autre boîte de jeu en échange.

_Attends ! me dit-il alors que je m'apprête à partir.
_Oui ?
_Ne passe pas de ce côté, tu pourrais y rester. Il faut que tu contournes le rayon derrière nous, comme ça je pourrai te couvrir.
_Oh, d'accord, merci du tuyau.
_De rien, vas-y.

Je dessine mentalement le trajet que je dois effectuer jusqu'aux escaliers (je pourrais atteindre la boutique d'antiquités facilement via une corde, mais sur le moment, cela devient vraiment trop dangereux, surtout à cause des sphères lumineuses qui brûlent des cordes en passant trop près à grande vitesse), puis je mets mon plan en application après une seconde. Mon compagnon sort alors un couteau de sa botte et le lance à la tête d'un ennemi qui allait utiliser une manette en guise de fronde, mais devient vulnérable aux joueurs cachés dans un autre rayon rival. Aussi, il ne réagira pas à temps quand je l'avertirai de la présence de quelqu'un derrière lui. Ce quelqu'un le tuera d'un coup de barre plastifiée souple en pleine tête. Cela me perturbe tellement que je fais tomber deux clients au cours de ma fuite vers le dernier étage.

Une fois là-haut, je me réfugie dans la boutique d'antiquités et m'y assois un instant, reprenant mon souffle et vérifiant que j'ai toujours les disques et le jeu. Le vendeur m'aperçoit et vient me voir en souriant.

_Bonjour, me dit-il en me tendant la main. Quel désordre, dehors, n'est-ce pas ? Vous cherchez quelque chose de précis ?
_Oui, merci. Je voudrais savoir si vous vendez des statuettes antiques.
_Je suis désolé, ma dernière statuette antique est partie il y a 15 minutes. Peut-être pouvez-vous encore rattraper l'acquéreur...
_Non, plus maintenant, réponds-je en soupirant.

Je regarde autour de moi et aperçois une statuette d'apparence plaisante.

_De quand date celle-ci ?
_C'est une statuette de l'époque napoléonienne, me répond le vendeur d'un air grave.

Je soupire de nouveau en regardant autour de moi. A l'extérieur de la petite boutique, tout semblait s'accélérer, clients comme objets. Les sphères semblaient être devenues des anneaux. En scrutant le plafond, je remarque qu'une araignée semble jouer un air de musique en passant d'une latte à une autre, un air de Marvin Gale, je crois.

_Cela doit vous faire de la peine, me dit l'antiquaire.

Je détecte une pointe de cruauté dans sa voix, mais peut-être fais-je erreur.

_C'est difficile à cacher. Je vous la prends quand même, c'est mon dernier achat de noël.
_Bien, mon ami. J'espère que vous ne le regretterez pas.

Je ne fais qu'esquisser un sourire en guise de réponse. Je me dis que je n'ai plus qu'à me rendre aux caisses, après quoi le plus dur sera fini. Je profite de l'annonce de promotions dans un rayon à l'opposé du bâtiment et de l'émeute en direction de ce rayon qui suivit pour atteindre les caisses au rez-de-chaussée sans encombres. La caissière, une femme léthargique d'un âge relativement avancé, passe mes articles à son outil de travail sans me saluer.

_Combien vous dois-je ?
_180 nimeros, monsieur. Je ne peux pas vous laisser partir.
_... pardon ?
_Vous n'avez pas lu le règlement du magasin à l'entrée ? Vos achats doivent atteindre le seuil minimum de 500 nimeros.

L'image du vieux marchand d'argent me revient en tête. Je suis au bord des larmes.

_Madame... ce que vous me dites n'a aucun sens...

La femme passe un appel depuis le micro de sa caisse. Je vois les vigiles arriver, armés, comme toujours. Ca n'a aucun sens... tout ça n'a aucun sens...

Les vigiles ne m'ont pas tué. Ils m'ont emmené avec eux, dans leur local. Mais je ne sais pas ce qu'ils ont fait de mes achats. Retournés dans les rayons ? Peut-être. Mais ce n'est pas ce qui me fait le plus mal. J'ai au moins pu conserver Belts. C'est un très bon livre, traitant de nombreux problèmes sociaux, comme toujours chez cet auteur. Mais il est essentiellement question d'une chose politique, chose dont je ne parlerai pas ici, après tout c'est noël. Mais par un sombre hasard teinté d'ironie, ce livre, en plus d'être la cause de mon état actuel et ma lumière dans la nuit, est également le présentateur de la raison pour laquelle toute cette histoire s'est produite. Une histoire absurde. Maintenant, je suis sur le toit du Grand Store. Nous sommes le 24 décembre, dans quelques minutes, il sera minuit. Il fait froid, mais je n'ai pas envie de rentrer à l'intérieur, avec les autres vigiles. Même si, à défaut de trouver ceux que j'aime, j'aurais pu éviter de rester seul avec ce livre. Même si l'acquittement de ma dette envers le Store passe par mon intégration au sein du service d'ordre pour cette nuit.

Tout cela n'a aucun sens.
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMer 21 Déc à 23:17

Soirée de Noël

Dehors, la neige tombait. Il regardait à travers la vitre, soupirant et pensant à sa belle…
Chaque jour il espérait qu’elle viendrait mais chaque jour elle restait là-bas, immobile ; il admirait ce regard si turquoise qu’on pouvait, même à cette distance, en apprécier la transparence.
La neige tombait sur elle, si jolie au milieu de ce manteau de pureté que le ciel, aussi sombre fût-il, semblait ne jamais atteindre la vulnérabilité de cet ensemble si parfait.


Le paysage prenait peu à peu son aspect hivernal : les arbres dénudés revêtaient leur pull de neige, l’herbe endormie se pelotonnait sous sa couverture molletonneuse…
Seuls quelques résineux semblaient être restés éveillés et amusés par ce soudain phénomène cristallin, le faible vent faisait danser leur branches et voleter la neige qui s’y était posée. C’était à celui qui serait le plus blanc.

A l’intérieur, la sérénité avait envahi la pièce. Plusieurs odeurs et sons se mêlaient pour au final créer une ambiance douce mais festive.
Depuis la cuisine, il se propageait dans toute la maison l’odeur du pain d’épice encore chaud et de la cannelle qui parfumerait le chocolat chaud de 16h. Dans le salon, le feu faisait danser les bûches qui prenaient alors vie. Elles rougissaient, flambaient, éclataient et cela non sans faire de bruit.
Cette agitation pourtant si paisible s’opposait à l’ambiance hivernale du jardin. La neige, qui avait recouvert le tapis vert, semblait vouloir étouffer les sons. On n’entendait plus que ce coton tombant si calme, si apaisant.

Même si leurs sens manquaient, il semblait que l’animation de petits personnages avait été provoquée par ce spectacle de sons, odeurs et lumières. Chacun s’affairait à la même tâche, tous les jours. Les lutins coupaient le bois que la petite luge ramenait dans une sorte de petit chalet, pendant qu’une petite mésange chantait chaque heure. Un peu plus loin, un petit couple dansait inlassablement autour de la petite patinoire. Ils semblaient si amoureux qu’il devenait presque jaloux de leur bonheur.
Autour de lui, d’autres soldats dansaient, jouaient d’un instrument, fêtaient Noël comme il se doit. Habituellement, il prenait volontiers part à la fête, mais aujourd’hui, l’envie lui en manquait. Il la regardait encore et encore, seule dans sa petite bulle. A cet instant il aurait voulu la rejoindre, mais cela était malheureusement impossible. Elle le savait aussi. Alors ils se contentaient de se regarder.

La clarté diminuait, il était temps pour lui de retourner à son sommeil. Ce n’était pas encore pour aujourd’hui. Ses compagnons s’arrêtèrent de danser. Les amoureux de la patinoire ralentissaient leur rythme pour finalement stopper leur folle danse. Seuls les lutins continuaient leur travail, toujours accompagnés par la petite mésange.
Le couvercle se referma : il ne voyait plus rien. Un petit garçon déposa sa jolie boîte à musique sur une étagère et couru à sa fenêtre, car dehors la neige tombait.
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMer 21 Déc à 23:52

Merki phanto !!

Je me demandais pourquoi tout le monde disait à vino que la fin était prévisible mais maintenant je sais. Dès la première phrase je savais qu'il y avait un cadavre sous la neige hum

Ton texte... n'a aucun sens mais j'aime beaucoup dents T'as des visions spaces laugh

Krystalis est toujours aussi romantique sleep J'aime wub
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeJeu 22 Déc à 2:28

Heureusement que j'ai dit qu'il était de Couet, alors. sleep

Ce ne sont pas mes visions, c'est juste grandement inspiré de L'écume des jours, de Boris Vian: un roman absurde, onirique et parfois violent, tout en restant parfaitement cohérent.
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeJeu 22 Déc à 12:10

Alors,

Je ne savais pas Couet si romantique sleep J'aime wub

Heureusement que ce ne sont pas "tes" visions sinon j'aurais peur pour toi et ta santé mentale.
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeJeu 22 Déc à 15:38

D'autres MACNCiens font pire que moi, mais je ne dirai pas de noms. fear
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeVen 23 Déc à 0:08

Dymrhill doit pas être mauvais sur ce point là :p.

Et puis Titie aussi.

Les fan de lovecraft en gros.
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeSam 24 Déc à 1:23

Surtout Titi. Dymrhill dit ne pas aimer ce qu'il fait en fantastique, et je peux le comprendre. ^^
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeSam 24 Déc à 12:41

mdr

Dit comme ça on dirait que tu dis "et c'est bien vrai parce que ce qu'il écrit c'est de la merde laugh "
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeDim 25 Déc à 21:05

Ah non, j'ai jamais lu ce qu'il a écrit en fantastique, mais vu que tu le dis... laugh
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeDim 25 Déc à 22:37

A mon avis, ce qu'il écrit en fantastique est ce qu'il y a de mieux sauf qu'il est le plus critique sur ça donc... Dommage.

J'adore l'ambiance du texte de topi et pourtant j'ai un sentiment de répulsion envers son texte. Je trouve ça vachement zarb. T'en as pensé quoi toi ?
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeLun 26 Déc à 3:20

Je n'en mettrais pas ma main à couper. Quand on a des modèles comme Lovecraft, difficile d'écrire un texte qui n'en soit pas inspiré.

J'ai bien aimé ce texte, surtout l'impression de néant qu'il distillait, mais je dois reconnaître que je n'ai pas bien compris l'optique de Topi en l'écrivant...
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeLun 26 Déc à 4:09

Comme de par hasard, y'a tous les textes que j'ai lus, mais pas celui de Topi que j'ai pas lu sleep

*a la flemme d'aller chercher*

Au fait, je sais bien que ça gêne pas grand'monde, mais chelou d'avoir mis ce topic ici dents
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeLun 26 Déc à 15:09

Je n'ai pas très bien compris aussi mais bon, si ça fait plaisir à phanto, c'est déjà ça.
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeLun 26 Déc à 15:28

Ma Taga chérie, si tu venais plus souvent, tu saurais que je n'ai mis ici que les contes situés à la page inaccessible pour Cyrius.

Et pourquoi vous vous prenez la tête ? J'ai juste posté dans le premier groupe de la liste, point barre. rolleyes
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMar 27 Déc à 0:20

Je le savais.

Et quel feignant tongue
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMar 27 Déc à 0:27

Une naine veut toujours avoir le dernier mot... alalalala...
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMar 27 Déc à 0:28

Oui.
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMar 27 Déc à 0:36

Je te proute très fort taga dents
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMar 27 Déc à 13:59

*Met une claque à Cyrius*

*Emmène Taga dans un lieu isolé pour lui passer un savon*
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMar 27 Déc à 22:04

Mais euh !! C'est elle qui a commencé !!

*lance un savon sur Taga*
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMar 27 Déc à 22:46

*Fait fondre le savon avec ses yeux laser*

-plotch-

Maintenant, Taga, elle sent bon. wub
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitimeMar 27 Déc à 23:13

Elle sent moins mauvais, c'est tout. Nuance. Grosse nuance. sleep
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MessageSujet: Re: Contes de noël   Contes de noël Icon_minitime

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